En matière de petites annonces, les tentatives d’arnaque sont fréquentes. Le secteur de la location immobilière ne fait pas exception. Il faut donc savoir ouvrir l’œil et apprendre à repérer les signes caractéristiques d’une annonce frauduleuse.

1/ Trop beau pour être vrai

Vous venez de recevoir une offre incroyable : l’appartement de vos rêves, pour une bouchée de pain. Et comme par hasard, le propriétaire est pressé de louer, il habite très loin, il n’a pas besoin d’argent. Il vous le prêterait presque, son appartement, tellement il est sympa. Et c’est vous qu’il veut car il a confiance en vous. Un peu comme le loup du chaperon rouge, le fraudeur sait bien se camoufler. Il saura même vous montrer une photo de sa carte d’identité pour vous prouver sa bonne foi. Que nenni. La carte est usurpée, le propriétaire n’a pas de bien à louer, et parions qu’il ne tardera pas à vous demander un versement pour réserver le soi-disant bien. Un propriétaire bailleur philanthrope, ça n’existe pas, qu’on se le dise.

2/ Un paiement pour « réserver »

Certains mots clés doivent avoir l’effet d’une alerte rouge dans votre cerveau : Mandat cash, Western Union, Moneygram, ticket Neosurf, coupons Transcash, carte Toneo First, Mandat Ria, etc.

Toute méthode impliquant un transfert d’argent vers le compte dudit « propriétaire », avant d’avoir signé votre bail ou même visité le logement, doit vous faire fuir. Et attention, les fraudeurs sont malins pour vous faire croire qu’ils sont blancs comme neige. Ils pourraient aller jusqu’à vous dire de faire le virement au nom de l’un de vos amis, pour preuve de leur bonne foi. « C’est Juste pour bloquer l’argent ». Très souvent, la demande de virement s’accompagne d’une promesse : « je vous le rembourserai, au centuple ». « C’est juste pour m’assurer que vous viendrez bien à la visite ». Retenez un principe très simple : ne versez jamais d’argent avant d’avoir signé votre bail en bonne et due forme.

3/ Des photos à couper le souffle

Si l’offre que vous avez reçue contient des photos sublimes, qui semblent tout droit sorties d’un magazine de déco, prenez le temps de faire quelques vérifications. Avec le système de recherche par image de Google image par exemple, rien de plus simple pour savoir si la photo est utilisée ailleurs sur le net. Et si la page 42 du magazine Ikea contient la même image, vous tenez la preuve du forfait.

4/ Envoyer ses justificatifs par email

Si le propriétaire vous demande de lui envoyer tous vos justificatifs par email avant d’effectuer une visite, là encore prudence. Les risques d’usurpation d’identité sont réels. Mieux vaut utiliser une plateforme comme dossierfacile.fr. Missionnée par l’Etat, cette startup offre, gratuitement, un système sécurisé pour transmettre des justificatifs. Ceux-ci sont stockés dans une sorte de coffre-fort électronique, ils sont infalsifiables, non imprimables, et inutilisables par un tiers. C’est donc un moyen efficace et sans risque de présenter ses garanties à votre futur propriétaire. Sinon, préférez les transmettre en main propre le jour de la visite.

5/ Les formules typiques des fraudeurs

Il fut un temps où les emails des fraudeurs étaient truffés de fautes d’orthographe. Mais ce temps semble révolu – et les fautes d’orthographes s’étant généralisées, elles apparaissent souvent dans des offres tout à fait valablesJ. Mais les fraudeurs ne sont pas très originaux en termes de formule. En voici quelques-unes, typiques :

«  Le Mandat Cash Urgent ne veut pas dire que vous nous envoyer de l’argent. NON !!! » > Si, c’est exactement ce que ça veut dire.

« J’ai déjà eu plusieurs faux rendez-vous, je veux être sûr de ne pas me déplacer pour rien. » > En revanche, vous, vous vous déplacerez pour rien, c’est sûr.

« Si finalement l’appartement ne vous plait pas, je vous rendrai bien évidemment votre argent » > L’appartement ne vous plaira pas puisqu’il n’existe pas et vous ne reverrez jamais votre argent. Parfois même, heureux d’avoir trouvé un pigeon efficace, les fraudeurs n’hésitent à demander une somme supplémentaire pour être vraiment sûrs d’avoir poussé l’arnaque à son maximum.

« J’ai hérité cet appartement de mon arrière-grand-mère et je n’ai pas besoin d’argent. Le plus important c’est qu’il soit occupé par quelqu’un qui en prendra soin » > On en revient au propriétaire philanthrope. A fuir.

Conclusion

Si vous êtes victime d’une arnaque, déposez plainte dans un commissariat de police ou à la gendarmerie, en apportant avec vous toutes les traces d’échanges que vous avez eues avec le fraudeur.

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